
Le 18 octobre 2018, l’EMA a publié le projet de ligne directrice sur la qualité et l’équivalence des produits topiques . La période de consultation s’est achevée le 30 juin 2019 et la ligne directrice devrait entrer en vigueur d’ici la fin de l’année. Elle stipule clairement que les demandes d’autorisation de mise sur le marché fondées sur la littérature scientifique pour démontrer l’innocuité et l’efficacité doivent être étayées par des données d’équivalence de la formulation. Elle fournit également des détails sur les modèles in vivo et in vitro pouvant se substituer aux données cliniques et précise les cas où des dérogations aux études de bioéquivalence sont applicables. La ligne directrice couvre notamment : les tests de libération in vitro ( IVRT ), les études de perméation cutanée in vitro ( IVPT ), le prélèvement de la couche cornée par adhésif et le test de vasoconstriction pour les corticostéroïdes.
L’IVRT ne constitue pas un modèle de performance in vivo de la formulation, mais peut servir de critère de qualité pour la libération des lots et la spécification de la durée de conservation. L’IVRT vise à évaluer la vitesse et l’étendue de la libération d’une substance active contenue dans la formulation à travers une membrane. Les paramètres mesurés sont la vitesse de libération du médicament, la quantité cumulée et le temps de latence.
L’IVPT utilise la peau humaine dans des études discriminatives pour démontrer l’équivalence entre une formulation test et un comparateur reconnu, et peut permettre d’éviter les essais cliniques avec critère d’efficacité principal. Les études pilotes et pivotales doivent être menées conformément à la directive ICH E8 en matière de randomisation et d’insu.
L’IVPT peut également être utilisée pour évaluer le manque d’absorption de substances médicamenteuses, de cosmétiques ou de biocides à action locale qui ne doivent pas être absorbés pour des raisons de sécurité.
Les techniques IVRT et IVPT sont généralement réalisées à l’aide de cellules de diffusion verticale, les plus couramment utilisées étant les cellules de Franz. L’utilisation d’instruments automatisés réduit la variabilité, notamment lors de l’utilisation de peau de donneur, et, avec le logiciel approprié, garantit des résultats fiables conformes à la norme 21 CFR Part 11.
Du point de vue de la qualité, le recours aux tests in vitro pour les produits topiques est un outil essentiel pour développer des formulations homogènes tout au long de leur cycle de vie et deviendra un critère de certification de la qualité et de l’homogénéité des lots de fabrication. Du point de vue de l’équivalence, il ouvre la voie à l’enregistrement de médicaments génériques à un coût abordable et aura un impact majeur sur leur accès au marché dans les années à venir.

